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La cinémathèque à tout prix !


​La Cinémathèque est prise d’assaut depuis le 14 octobre, jour où Martin Scorsese a pénétré dans le hall d’entrée pour donner sa Master Class aux élèves surexcités de la Fémis. A coups de grandes affiches dans le métro ou d’encarts publicitaires dans Le Monde, c’est devenu pour quelques temps le lieu le plus couru de la capitale. Si bien que ça en devient compliqué pour les abonnés.


D’habitude, les grandes salles de Bercy sont à moitié vides, regroupant quelques connaisseurs qui débutent leur séance toujours cinq bonnes minutes après l’horaire annoncé, dans l’attente des retardataires. Les films projetés sont des coups de cœur d’initiés ou des vieux films restaurés.


Dernièrement, la rétrospective (si on peut utiliser ce terme pour quelqu’un d’encore bien vivant) dédiée à Mathieu Amalric a dynamisé l’ouverture de la saison, notamment parce que l’acteur/réalisateur s’est beaucoup impliqué, en présentant plusieurs séances. Très accessible, il se donne un certain style, avec sa gueule atypique, qui lui a souvent fait jouer des rôles de jeunes premiers… De ce qu’on en a vu, on a apprécié Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais, Actrices de Valéria Bruni-Tedeschi et L’Amour est un crime parfait des frères Larrieu et avec Amalric en tant que réalisateur, La Chambre bleue, L’Illusion Comique et Tournée.


Mais le monde lors cette rétrospective n’était absolument pas comparable avec l’affluence actuelle, due à la rétrospective Scorsese, qui secoue l’organisation habituelle. Sneak Peak ne pourra donc pas vous dresser sa liste de ses films préférés de Scorsese, car nous n'avons pu en voir qu’un seul : New York New York. Si la fin met du temps à se dénouer, la voix de Liza Minelli et la bande-son nous ont transporté dans une autre décennie, sur des airs de jazz. Ce film, sorti en 1977, a certes vieilli, mais Scorsese jouait déjà sur une esthétique dépassée des années 1950.


Désormais, une demi-heure avant l’ouverture des portes, la séance affiche complet. Alors que nous avions prévu de voir Mean Streets, nous nous sommes retrouvés devant La Désintégration de Philippe Faucon. Une vraie claque, exposant le décrochage progressif d’un jeune de banlieue, au parcours scolaire très prometteur qui, par un mécanisme implacable malgré les bons sentiments, finit par basculer dans le djihadisme. Certes, le film comporte quelques clichés mais on est terrifiés par la puissance du discours des meneurs. Dans le contexte actuel, il gagnerait à être plus massivement diffusé. Et c’est là que l’intérêt de la Cinémathèque s’illustre de la meilleure manière qu’il soit : la découverte de vraies pépites, passées inaperçues.


On ne peut cependant que vous conseiller de souscrire au Libre Pass qui, pour 10 euros par mois vous donne un accès illimité aux séances et…à l’exposition, qui vaut vraiment le coup d’œil ! Cette affluence n’est que passagère, c’est un phénomène de mode - d’ici fin novembre-début décembre, la fréquentation devrait se décanter et retrouver son niveau habituel.


Un petit rappel : la rétrospective Scorsese se tient jusqu’en février. Vous avez donc tout votre temps pour voir (ou revoir) Gangs of New York, Les Affranchis, Raging Bull, Bertha Boxcar, Casino, La Couleur de l’Argent, Taxi Driver, Public Speaking, Hugo Cabret, Shutter Island ou Le Loup de Wall Street pour ne citer que ceux-là…


On ne voudrait vraiment pas insister mais... ruez-vous à la Cinémathèque après les cours, quitte à faire un petit détour, s’il est encore trop tôt, par son bar « Les 400 coups », et à vous offrir un petit apéro autour d’un verre de rouge.


La Cinémathèque Française à Paris (Métro Bercy).

Libre Pass à 10 euros / mois pour les moins de 26 ans.


Scorsese, l'exposition et la rétrospective, jusqu'au 14/02/16.

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