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Seul sur Mars : le vrai retour de Ridley Scott ?


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En salle depuis le 21 octobre, Seul sur Mars, dernier film de Ridley Scott cartonne au box-office français. Il s’agit du meilleur démarrage dans l’hexagone pour le réalisateur britannique depuis Robin des Bois en 2010. Critiqué pour ses récentes productions, Prometheus (2012), Cartel (2013) et Exodus (2014), Ridley Scott s’inscrit là dans un tout nouveau genre avec cette adaptation très réussie du Roman d’Andy Weir, paru en 2011.


Matt Damon et Jessica Chastain commencent à avoir l’habitude d’enfiler des combinaisons spatiales : en effet, avec un casting ressemblant étrangement à celui du magnifique Interstellar de

Christopher Nolan, Seul sur Mars vient clore le triptyque intersidéral de ces dernières années après Gravity en 2013 et donc Interstellar en 2014.


A peine installé dans son siège sans avoir eu le temps de souffler, le spectateur se trouve aussitôt propulsé à 55 millions de kilomètres de la terre au beau milieu de la planète rouge. Une petite équipe de six astronautes de la NASA, parmi lesquels le commandant Lewis (Jessica Chastain) et le brillant botaniste Mark Watney (Matt Damon), est en mission afin de récupérer des échantillons du sol martien. Pris de panique lorsque survient une tempête d’une intensité rare, l’équipage n’a d’autre choix que de remonter dans sa fusée direction la planète Terre. Frappé par une antenne alors qu’il tentait de s’abriter, Mark Watney est abandonné par ses collègues le laissant pour mort. Le début pour lui d’une longue, très longue épreuve de survie, seul, à des années lumières de toute forme de vie humaine.


Commence alors un double récit entre réunions de crise à la NASA, qui fera tout pour sauver la vie de son astronaute au même titre que la réputation de l’agence, et moments de solitude du botaniste Watney, magistralement interprété par Matt Damon. Il s’agit d’ailleurs d’une des principales satisfactions de ce film tant la performance de l’acteur américain est remarquable de justesse. L’une des premières scènes du film où l’on voit le protagoniste s’opérer lui-même nous a littéralement scotchés sur place.


À défaut d’être à l’initiative d’un scénario cohérent mais relativement basique (signé Drew Goddard), Ridley Scott a su l’adapter avec pertinence et recréer l’atmosphère d’une planète étrangère n’était pas chose facile. Mission accomplie pour le réalisateur de Gladiator (2000) : le rendu visuel est impressionnant y compris pour les scènes se passant dans l’espace. Entre immensité du désert martien et cratères vertigineux, on s’y croirait ! De la même façon, la situation sur terre est justement représentée : la perte d’un astronaute dans ces conditions serait une catastrophe en termes de relations publiques et décrédibiliserait la NASA dans la course à l’espace avec les nouveaux acteurs Chinois. Le spectateur se trouve ainsi tiraillé entre la situation critique de Mark Watney sur Mars et les tensions qui se multiplient au sol, où les ingénieurs Mitch Henderson (Sean Bean) et Venkat Kapoor (Chiwetel Ejiofor) tentent de raisonner le directeur de la NASA, interprété par Jeff Daniels, sur une question qui fait débat dans toute la première moitié du film : Faut-il oui ou non informer le reste de l’équipage que Mark Watney est toujours en vie ?


Seul sur Mars se différencie des derniers films de Ridley Scott par sa portée éthique. N’allez pas le voir si vous vous attendez à des effets spéciaux monstrueux et à des scènes tragiques en veux-tu en voilà, vous risquez d’être déçus. Bien au contraire, ce film est révélateur d’une certaine réalité où les relations entre les personnages sont largement mises en avant, à la fois pour l’équipage de la mission Ares III et pour les figures politiques dirigeantes. Toute cette agitation s’oppose directement à la solitude du protagoniste, livré à lui-même et contraint de trouver chaque jour de nouvelles solutions pour vivre, pour survivre.


L’attente de l’astronaute Watney est interminable mais le film lui, ne l’est pas ; comme pour Interstellar nous ne nous sommes pas ennuyés une minute.


Si vous ne l’avez pas encore vu, courrez donc voir Seul sur Mars. Il s’agit sans aucun doute du meilleur film de Ridley Scott depuis bien longtemps et la performance XXL de Matt Damon pourrait bien lui valoir une nomination aux Oscars. Vous n’avez donc aucune raison de manquer cela, d’autant que souvenez-vous, si vous n’avez pas aimé, NotSoFast (pseudonyme de notre professeur d'anglais à l'IFP) s’est engagée à vous rembourser la place !



Seul sur Mars de Ridley Scott, actuellement au cinéma.

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