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Le Pont des espions : Guerre Froide et victoire de Spielberg

  • Benjamin Vavon
  • 14 déc. 2015
  • 2 min de lecture


New York. 1957. Rudolf Abel, rôle joué par Mark Rylance, peint sereinement son propre portrait dans son modeste appartement de Brooklyn sous de faux airs de Norman Rockwell. Paisible, il l'est comme cette lutte silencieuse et discrète qui se joue depuis dix années déjà entre ces deux géants qui n'osent croiser le fer. Peut-il en être autrement lorsqu'un climat que l'on s'efforce de maintenir tranquille menace de se dérégler sous l'impacts des folies humaines. Paisible, car, en somme, la peur, "ça aiderait ?", comme il le dit lui-même. Assurément pas si l'on est un espion soviétique opérant sur le sol du Grand Oncle Sam. Comme les époux Rosenberg avant lui, notre homme est arrêté et s'ouvre alors un procès. L'aigle pourchasse sa proie après l'avoir traquée. La défense est confiée à l'avocat Donovan interprété par le talentueux Tom Hanks. Défendre un soviétique, un ennemi, dans une Amérique aux aguets, encore plongée dans une sorte de néo-maccarthysme, ce n'est pas chose simple. C'est même plutôt dangereux.


Nos deux protagonistes se retrouvent ainsi victimes, l'un de son imprudence, l'autre aussi, conséquence de la paranoïa chronique du peuple américain. Mais quoi de plus courageux que l'imprudence ? "L'homme debout". Deux mots pour un leitmotiv, véritable fil "rouge" du film. Nous est chantée une ode à la fidélité, à la loyauté et à la dignité qui en est l'attribut légitime. Fidélité envers soi-même et ses convictions, envers les valeurs et les principes qui sont au fondement même de la Constitution pour l'avocat. Fidélité envers le pays ou la cause que l'on sert, ne rien avouer, ne pas trahir pour l'espion. Steven Spielberg nous plonge dans une Guerre Froide que peuvent néanmoins réchauffer les coeurs.

Ce film est émouvant à bien des égards car il a notamment l'intelligence de nous rappeler que la guerre n'est pas synonyme d'un renoncement total par l'Homme de son humanité. Certaines séquences, embellies par la mélodieuse symphonie de Thomas Newman, ont dessiné un sourire ému sur mon visage. Les aléas du conflit sont favorables au héros justicier.


Alors que l'issue fatale du procès semble inévitable, la capture d'un militaire américain par l'Armée rouge, et un peu plus tard celle d'un jeune compatriote venu faire ses études à Berlin-Est par les troupes de la RDA édifiant le "Mur de la Honte" meurtrière. L'idée est simple : négocier un échange de prisonniers. Mais que se passera-t-il sur ce pont de l'Allemagne communiste recouvert de neige, tel un symbole à lui seul de la Guerre Froide ? À vous de le découvrir.


Le Pont des espions, un film de Steven Spielberg, actuellement au cinéma.


 
 
 

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