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Le Livre des Baltimore : une nouvelle plongée dans l'écriture passionnée de Joël Dicker

Nous sommes en 2012 : l’écrivain suisse Joël Dicker jusqu’alors peu connu du grand public est soudainement propulsé au rang de fantastique espoir de la littérature avec sa petite bombe appelée La Vérité sur l’affaire Harry Québert. Ce livre a reçu en 2012 de nombreux prix dont le Goncourt des lycéens et en avait incontestablement soufflé plus d’un par sa narration prenante.


Une fresque familiale singulière…


Souvenez-vous, le principal protagoniste de cette histoire était lui-même écrivain : Marcus Goldman, un américain qui se lançait dans une aventure chaotique avec pour objectif de sauver son mentor, Harry Québert, de la prison.


Il est à nouveau le centre de ce nouveau roman Le Livre des Baltimore, une histoire bien différente mais tout aussi addictive. Marcus Goldman se met ainsi en quête de nous raconter, avec une vision extrêmement personnelle et touchante, l’histoire de sa famille divisée entre « les Goldman-de-Baltimore » celle de ses jeunes cousins, et « les Goldman-de-Montclair » dont lui et ses parents sont issus. Mais si Goldman a tant besoin de retracer des décennies de souvenirs, c’est pour tenter de comprendre et d’exorciser ce qu’il appelle « le drame ».


Ce drame constitue la trame de fond de l’histoire, lui conférant un suspens indéniable et surtout déroutant. La curiosité grandit à mesure que les pages se tournent : on cherche désespérément à faire le lien entre une famille constamment décrite comme prospère et heureuse, celle des Goldman de Baltimore, et quelque chose de dramatique que Marcus ne cesse de sous-entendre, planant comme une menace lancinante.


… portée par un mode de narration riche et maîtrisé.


C’est d’ailleurs ici que se manifeste la puissance de l’écriture de Joël Dicker : comme il en a le secret, il nous fait voyager entre différentes époques et milieux, entre actualité et passé, maniant ainsi le retour en arrière avec brio. Plus encore, la première personne et le ton adopté par Goldman qui s’éclipse pour nous faire partager des moments de sa vie comme pur spectateur, nous plongent en immersion dans ses souvenirs. Il ne se prive jamais de faire l’éloge d’une famille qu’il n’a cessé d’admirer. Sa parole est emprunte d’une reconnaissance immense envers des gens qui lui ont permis de se construire et à qui il souhaite rendre hommage.


On ressort de là essoufflés et nostalgiques, avec l’impression d’avoir vraiment assisté aux joies, peines, et malheurs de cette famille de Baltimore. On est surpris de constater à quel point il nous a été possible de tant s’attacher à des personnages de fiction : l’oncle Saul grand avocat, la douce et aimante tante Anita et bien sûr les cousins de Marcus, Woody et Hillel, frères inséparables qui restent le cœur d’une histoire folle dont on a progressivement l’impression de perdre le contrôle.


On ne vous en dira pas plus, mais il vous est aujourd’hui fortement conseillé de vous plonger dans cette histoire pleine de sentiments. L’amour fraternel, les doutes, le passage à l’âge adulte, mais aussi l’injustice : tout est mis en œuvre pour que ne vous sortiez pas totalement indemnes de cet épisode.




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