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Deadpool, l'excentricité made in Disney

Le film Deadpool était très attendu par les fans de super héros, mais pas seulement, et ce grâce à une campagne promotionnelle intensive. La bande-annonce promettait un surhumain pour une fois tout en auto-dérision, loin des justiciers sauvant le monde sans relâche. Du coup, la question s'est posée :


Deadpool, un énième film de super-héros ou un véritable souffle d'air frais pour le genre?

Un pur divertissement plein d'originalité...


Autant le dire tout de suite, ce film vaut le déplacement, et ce, grâce au fameux mutant en combinaison rouge. Ryan Reynolds est vraiment très drôle et bon acteur (malgré ce que Deadpool peut en dire). L'impertinence du personnage donne lieu à des situations particulièrement cocasses (notamment lorsqu'il charrie Negasonic Teenage Warhead), et empêche tout ennui. Ça change, ce mutant qui refuse de rallier les X-men, qui préfère le porno aux missions périlleuses et qui passe la plupart de son temps à se moquer des autres. Ok, ça peut parfois être un tout petit peu lourd, mais au moins: ça change !


L'autre force du film, c'est ses nombreuses références cinématographiques, ses piques sur le système hollywoodien et le fait qu'il brise constamment le quatrième mur: Deadpool s'adresse à nous, regard caméra, parfois même en plein milieu d'une scène d'action. Le film est donc construit comme s'il se passait véritablement dans notre monde. Les références sont tellement nombreuses et variées qu'on a du mal à toutes les remarquer (à moins de faire une analyse poussée du film). À retenir notamment, les blagues faites sur le budget du film (supposé faible, même si on a du mal à le croire) et celles sur les X-Men.


Une petite remarque sur la jolie BO tout de même, qui sert remarquablement bien l'humour du film, avec des chansons d'amour très kitsch comme Careless Whisper de Wham!, et des sons bien sympathiques, comme Shoop de Salt-n-papa.

... signé Disney


Malgré tout, l'originalité du film et son humour tiennent essentiellement dans son personnage et ses traits d'esprit. Le scénario dans son ensemble est assez banal, malgré une construction narrative faite sur une succession de flash-backs. Pour preuve, les autres personnages se contentent de faire de la figuration, tenant chacun un rôle bien cliché: la belle en détresse (avec option gode-ceinture, certes), le meilleur ami rigolo et le méchant très méchant qui ne ressent rien. Le seul personnage qui m'a fait rire dans cette myriade de seconds rôles, c'est Al, la vieille aveugle et cocaïnomane, colocataire de Deadpool.


De même, le scénario reprend une intrigue très traditionnelle pour un film d'action: une belle histoire d'amour, un gros désir de vengeance, une pseudo réflexion morale sur le bien et le mal, des bonnes grosses scènes d'action (de qualité il faut en convenir), et (spoiler !) un bel happy-ending.


Bref, il faut prendre ce film pour ce qu'il est: un très bon divertissement, qui propose un super-héros décalé. Finalement Deadpool correspond exactement à ce que nous dit le générique d'ouverture: un film avec des personnages stéréotypés, qui a coûté bonbon au studio, avec comme principale mission de ramener à son tour des gros sous ... mais avec beaucoup d'humour. Pourquoi y chercher autre chose alors?


Coline Ouziel



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